samedi 13 décembre 2008

lodi





Lodi à la fin du XIX° siècle


Texte d'Edgar SCOTTI du cercle algérianiste de Toulouse , transmis par Hervé CORTES, et que l'auteur nous a autorisé à publier dans notre gazette.
La colonie agricole de Lodi fut créée en 1848 par une fraction de 912 colons dont 59 enfants de moins de deux ans du 8° convoi parti de Paris le 5 novembre 1848. Arrivés à Marseille le 19 Novembre, ils embarquèrent le 21 sur le "Christophe Colomb" et débarquèrent à Alger le 29 Novembre pour créer Damiette et Lodi. Ce nom a été donné au nouveau village en souvenir de la bataille de Lodi, ville de Lombardie, remportée le 10 mai 1796 par Bonaparte sur les Autrichiens.
Le village est situé au lieu dit "DRASMA" au pied du piton du DAKLA ( 1062 mètres) dans une situation agreste. Le sommet de ce piton était couronné par un édifice de forme cubique haut de deux mètres terminé par une plate-forme supportant un signal géodésique participant à la triangulation de la carte de l'Algérie..

Le village, commune de plein exercice est situé à quatre kilomètres à l'ouest de Médéa et à quatre-vingt quatorze au sud-ouest d'Alger. En 1990, sa population était de 2908 habitants dont 343 français et 2565 autochtones. La commune avait une superficie de 16090 hectares de vigne.
Lodi est une station de chemin de fer sur la ligne à voie étroite de Blida à Berrouaghia, (84 kms) par Mouzaïa les mines et Ben-Chicao. Plus tard cette ligne sera prolongée jusqu'à Djelfa.
Le village de Lodi est situé à 927 mètres d'altitude. Le climat est continental; la température passe de 2° au dessous de zéro en hiver à 36° en été;
A Mouzaïa les Mines, sur le territoire de la commune de Lodi, il y avait de magnifiques forêts de chêne liège, chênes verts et de pins d'Alep. D'importantes carrières de gypse (pierre à plâtre)alimentaient des plâtrières.
L’Administration Municipale était constituée de :
Maire : M. Jean IZARD
Adjoints : MM. André COUCHEZ, Errahmani Hadj LARBI
Secrétaire et Instituteur : M. Charles BERTRAND
Garde Champêtre : MM. M BODIN, Jean MICHEL
Cantonier : MM. Alfred JOFFRAY
Institutrice : Melle Irma CHAMBILLE
Curé : François SOULIE
DOUARS DE LA COMMUNE
Bou-Alem, Ouled-Delmi, Taddinart, Zaouïa, Zeddinart, Ouled Messaoud, Chaâb, Ouled Senen
PROFESSIONS
Aubergiste : Mme COUCHEZ, Mme DENISE
Boulanger/ M. Joseph MESSUD
Cordonnier : M. DI FILIPPI
Entrepreneur de travaux : MM. AMORY et Pascal CAMY
Four à plâtre : MM.Nicolas SCHETTINO et JAUFFRET
Menuisiers : MM Jean DUPOIZAT et François JANUZZI
Epiciers : Mme Vve GODDEBERGE, M. Moïse CHOURAQUI
Charron-Forgeron : M. RAMONI
AGRICULTEURS- VITICULTEURS
A partir des cépages comme le Morvèdre et le Morastel, Faranah et Merseguerra, la région produisait d’excellents vins rouges et blancs de bonne teneur alcoolique.
MM. Amory, Camy, André et Simon Couchez, Izard, Marin, Sarradet ;Michel, Boissard, Clément Scorbiac, Bergeron, Bouffartigue, Campagne, Honoré Caillaud, Demeuzoy, Vve Goddebergue, Quartero Raymond, Richard Tridondani .
LES LIAISONS AVEC ALGER
A partir de 1930, les liaisons avec Alger étaient assurées :
· par la route : autobus Alger – Lodi – Djelfa : transport Delaunay.
· Par la ligne P.L.M. de Blida à Djelfa, avec correspondance avec la grande transversale d’Alger à Oran. Avec quatre trains par jour dans le sens Blida –Lodi – et trois trains par jour dans le sens Lodi – Blida. Arrêt à la Chiffa, Sidi Madani, Camp des chênes, Mouzaïa les Mines .
LODI ET SES ECRIVAINS
Guy de Maupassant, Henriette Célarié, Charles Desprez, Victor Prouteau, impressionnés par le régime capricieux des oueds, sont restés sensibles aux efforts des hommes établis dans les gorges profondément déchirées de la Chiffa et des pentes ravinées du col de Mouzaïa.
En 1950, en raison des difficiles conditions d’existance, il ne restait dans cette région plus beaucoup de descendants des premiers colons du 8° convoi parti de Paris le 5 novembre 1848. Et pourtant, au départ, le citoyen TRELAT, représentant du peuple, maire du 12° arrondissement de Paris, leur avait déclaré : »Vos noms et plus tard le culte de votre souvenir seront bénis par vos enfants et vos petits fils. »
En 1955, le village de Lodi avait 5700 habitants sans compter la population des douars.
Cette note succincte, sur ce village de Lodi n’a pas d’autre objectif que celui de sauvegarder de l’oubli et du néant le passé algérien de ces colons du 8° convoi. Elle pourra être développée et complétée par tous ceux qui dans l’avenir seront intéressés par Lodi.

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